25 avril 2024

Nouveau parc du district 4 : gaspillage de fonds publics et opportunisme partisan

Les citoyen.es du district 4 et leurs enfants méritaient mieux que le nouveau parc Jacques-de Chambly, tout récemment installé sur un minuscule terrain à proximité de rues très passantes. En fait, ces personnes auraient été dignes, tout comme les Montarvillois.es au grand complet, d’un véritable parc récréatif et naturel dans le boisé des Tilleuls. La Ville possède déjà les deux tiers de ce vaste espace naturel situé à l’entrée de Saint-Bruno, côté est de la rue Seigneuriale; le reste, propriété privée, est voué à la disparition à cause d’un projet d’une centaine d’unités d’habitations.

Lors de consultations, les citoyen.es du district 4 ont fait connaître haut et fort leur souhait d’assurer la protection du boisé des Tilleuls, si possible en entier. Pourtant, c’est le mini-parc Jacques-de Chambly (en bordure de la rue de Chambly non loin de l’intersection Seigneuriale) que le conseiller Ludovic Grisé-Farand et la majorité du conseil municipal leur ont enfoncé de force dans la gorge. Pourquoi cette urgence? Chose certaine, le seul gagnant du projet est le Syndicat des propriétaires des 16 logements du 800, rue des Tilleuls, qui possédait cet espace résiduel, soit 1 025 mètres carrés en forme de triangle et n’ayant pas de véritable valeur marchande. La Ville a dû défrayer 225 000$ pour l’achat du terrain, en plus de débourser un demi-million$ supplémentaire, notamment en coût d’emprunt et diverses technicalités administratives.

Selon l’Institut national de santé publique du Québec, toute nouvelle aire de jeu devrait être éloignée des routes et boulevards, lesquels figurent dans la liste des installations dangereuses (Guide des aires et des appareils de jeu, 2016). Or, après s’être engagé à protéger la totalité du boisé des Tilleuls, le conseiller Grisé-Farand a fait volte-face pour consacrer ses énergies à assurer plutôt la réalisation du mini-parc Jacques-de Chambly, qui devient ainsi le plus petit des parcs avec aires de jeux de la municipalité. Lors du vote en faveur de l’achat du terrain, le 24 mars 2020, seuls s’y sont opposé le maire, Martin Murray, et les conseillers Isabelle Bérubé et Vincent Fortier.

Comme le rapportait Alain Dubois sur le journal web Le Montarvillois, le 25 avril 2020, Mme Bérubé « a souligné que cet emplacement est enclavé et près d’une intersection où il y a beaucoup trop de circulation automobile ». Elle croyait toujours que le boisé des Tilleuls représentait un meilleur choix « et que ce quart de million y serait mieux investi ». Vincent Fortier a demandé à surseoir au vote « et que le conseil attende de voir les prochains développements dans les démarches de la Ville pour récupérer le terrain du boisé des Tilleuls ».

Le maire Murray a écrit, pour sa part, dans Le Montarvillois du 24 septembre suivant : « Je me suis opposé et je continue d’être contre la construction d’un parc à cet endroit : trop petit et, surtout, très mal situé. » Selon lui, l’entêtement du conseiller Grisé-Farand ne s’appuyait sur aucune autre logique « que celle d’avoir raison et ce, au détriment des résident.es de ce secteur ». Les conseillers en faveur du mini-parc, notamment Marilou Alarie, Jacques Bédard et Joël Boucher, ont prétendu que rien n’empêchait la création d’un second parc dans ce district. Vraiment, dans un contexte où les fonds disponibles ne sont pas illimités et où bien des citoyen.es sont chatouilleux, à juste titre, concernant le taux de taxation municipale?

Pour Martin Murray, tous les efforts auraient dû être faits pour protéger l’intégralité du boisé des Tilleuls et du milieu humide qui s’y trouve. Ce qui aurait eu l’avantage de protéger au maximum la qualité de vie des citoyen.es du district et des environs. D’ailleurs, qu’en est-il de ce dossier vital et sensible qui traîne en longueur, contrairement à d’autres passés à toute vapeur par opportunisme partisan?

Vue aérienne du boisé des Tilleuls, avec le développement domiciliaire projeté